Thursday, January 31, 2008

Il y a longtemps...

2 novembre 2007! Je ne suis décidément pas venue écrire ici depuis plus longtemps que je ne croyais.

Pourquoi le réssuciter aujourd'hui? Je ne sais trop... J'ai soupé toute seule, écouté la télé, toujours aussi fatiguée, jusqu'à ce que je sois tannée. Plus je me suis botté le derrière pour faire un peu de vélo pour éviter d'accumuler encore plus les quelques biscuits que je venais de manger.

Après 45 minutes, je me suis arrêtée et je me suis couchée la tête en bas pour éviter d'avoir mal aux cuisses demain. Et c'est là, dans cette position étrange, que je me suis mise à penser. À penser au jour ou je suis devenue lâche et ou j'ai un peu commencé à perdre le contrôle sur moi-même.

Je me suis longtemps évitée moi-même, me disant que je ne savais plus m'arrêter pour penser on dirait. J'ai cru m'être tellement concentré sur le bonheur de Mathieu que j'en ai oublié le miens. J'ai aussi mis ça sur le dos de notre déménagement, de mon anémie, de mon sommeil troublé... Tant d'excuses qui ne m'ont menée nul part et qui ne me font pas sentir mieux pour autant.

Remontons un peu dans le temps... Été 2003, j'habite encore chez ma mère qui est plus souvent qu'autrement chez son chum, je suis célibataire et je fais du vélo à fond. Cet été là, j'ai parcouru 3000km, j'ai atteint le meilleur poids que je n'ai jamais eu, j'étais en forme et j'avais de l'énergie à revendre. Fin de l'été 2003, j'achète ma première moto, sans même de permis.

Été 2004, ça ne fait pas deux jours que j'ai mon permis que je fais Fast. C'est le début d'une histoire d'amour! Malgré tout, ma discipline est toujours là et bien que j'ai parcouru 17 000km avec ma moto, j'ai tout de même fait mes 3000km de vélo annuels.

Printemps 2005, je visite Deal's Gap pour la première fois avec les déficients. J'ai du plaisir comme rarement et je reviens bredouille. Rouler au Québec avec ma Bertha ne m'apporte plus aucun plaisir. Je la vends donc et continue mon vélo tout l'été. Fin de l'été 2005, je change d'emploi et déménage à Montréal. J'aime mon nouvel emploi mais je déteste ma nouvelle vie et je déteste Montréal. Je m'échappe toutes les fins de semaine pour retourner dans ma campagne natale tranquille. Peu à peu, j'ai cessé de m'entraîner, cessé de lire, cessé de m'intéresser à trop de choses. La fatigue et l'envie de ne rien faire prennent vite le dessus sur ma volonté.

Hiver 2006, je n'étais pas certaine de vouloir une nouvelle moto mais l'impulsion a pris le dessus. Retour à Deal's Gap, été à rider plus que jamais. Résultat à la fin de l'été: 30 000km de plus, une bonne dizaine de peux usés, de beaux voyages, un meilleur ami en moins et certainement plusieurs autre livres en trop, je me retrouve seule et désemparée. Je pense, je fais le ménage mais je ne retrouve toujours pas ma volonté ni cette solitude qui me faisait du bien.

Hiver 2007, ma vie change. Je revois Mathieu et bien que je suis bien dans ma situation, tout chamboule, mon coeur craque, je le veux et je fais tout pour l'avoir. Je l'ai finalement convaincu que je suis la meilleure blonde du monde et nous voici ensemble depuis ce temps! Printemps 2007, retour à Deal's Gap avec mon amoureux et mes meilleurs amis, c'était vraiment un voyage incroyable. Je repense à nos début, où notre relation était parfaite, j'étais la meilleure blonde du monde, intelligente, fière et qui prenait toujours les bonnes décisions. Aujourd'hui, je suis un peu moins fière de moi mais je sais que tant que je ne serai pas en paix avec moi même, je ne serai pas en paix avec les autres non plus. Bilan de fin d'été 2007: vol de ma moto et achat de notre condo.

Parmis mon année 2007, je retrouve aussi la peur. Après avoir vu Guy, un pilote si doué et si expérimenté mourir d'un accident incompréhensible, cette peur ne me quitte plus. À chaque ride, chaque courbe, la pensées et les images m'obsèdent, même si je suis celle qui en a vu le moins. Je regarde les gens que j'aime et je ne veux pas les voir disparaître à jamais sous mes yeux. J'ai beaucoup de difficulté à avoir cessé ma passion avec ce sentiment, comme si je m'étais avouée vaincue. J'ai l'impression d'avoir quelque chose à terminer, d'enrayer cette peur de ma vie.

Et maintenant, début 2008? Je me questionne, je me cherche, bien décidée à régler ceci une fois pour toute. Le dilemme reste: vais-je m'acheter une nouvelle moto ou non? Ça dépend de tous les autres projets... Maison, nouveau vélo, nouvelle caméra, nouvelle voiture... Trop de projet et pas assez de budget.

À me remémorer le passé, j'ai trouvé le moment où tout a changé. Ce moment bien défini est marqué par un changement important: le jour où j'ai quitté la maison de mes parents. Le jour ou je suis déménagée dans mon appartement minuscule à Montréal. Pourquoi? Je n'ai toujours pas compris. Peut-être parce que j'ai commencé à n'avoir plus rien à me prouver.

Il y a toujours certaines choses nébuleuses dans ma tête... Avant, je m'arrêtais pour penser, je trouvais des solutions et ça me faisait du bien. Bien que ce soir j'ai pris du temps pour moi, pour réfléchir et essayer de trouver des solutions, je ne me sens pas mieux pour autant.

J'ai envie de tout essayer pour tout régler. M'acheter une nouvelle moto et torcher sur la track à fond, pour ne prouver qu'à moi-même que ma tête est plus forte la peur. Avoir un nouveau vélo et me remettre en forme, retrouver la discipline et la volonté. Retourner vivre en campagne, y retrouver le sommeil réparateur, le silence et la paix qui me faisait tant de bien autrefois.

Tant de projets auxquels il me fait du bien de penser et que j'ai bien l'intention de mener à réalité pour me retrouver.